Voyeurisme
Bon à savoir

Voyeurisme : simple plaisir ou véritable perversion ?

Le plaisir, la jouissance charnelle, l’extase…, telle sont les motifs de l’existence de l’homme. Chez chaque être humain, ils peuvent être obtenus de manières diverses, dont le voyeurisme. Cependant, compte tenu de ses manifestations, suscite la question suivante : le voyeurisme est-il un simple plaisir ou une véritable perversion.

Le voyeurisme : qu’est-ce que c’est ?

Le voyeurisme est le fait de tirer une certaine satisfaction sexuelle en observant la nudité d’autrui ou d’actes sexuels entre de tierces personnes. Le plaisir voyeuriste est essentiellement tiré du fait que la personne épiée ne s’en rend pas compte. En d’autres termes, c’est l’intrusion dans l’intimité d’autrui qui procure au voyeur toute sa satisfaction.

L’évolution de la notion

La notion de voyeurisme embrasse aujourd’hui des comportements allant bien au-delà du fait d’espionner une personne nue. En effet, le voyeurisme englobe toutes attitudes se rapportant à épier l’intimité d’autrui. Le fantasme du voyeur se nourrit par son intrusion dans l’intimité d’autres personnes.

Ainsi, peuvent être considérés comme du voyeurisme la presse à scandale et les sites qui proposent de s’introduire dans la vie privée de parfaits inconnus notamment des célébrités. L’engouement dont font montre ces médias est le fruit de la propension d’un public de tous les milieux. Celui-ci regroupe toutes les générations. Cet état de fait suscite alors un questionnement : le voyeurisme, quelles que soient ses extrémités est-elle toujours un fantasme ? Est-il possible qu’il se transforme en perversion ?

 La nature réelle du voyeurisme : entre fantasme et perversion

Avant d’aborder la question, il convient de cerner les notions de fantasme et de perversion.

Le fantasme est une construction imaginaire (consciente ou inconsciente) d’un désir que l’on aimerait assouvir. Quant à la perversion, c’est le fait de dévier des tendances et désirs par rapport aux comportements jugés naturels.

Ainsi, le voyeurisme peut être considéré comme étant un simple fantasme dans la mesure où le voyeuriste éprouve une certaine attirance à l’endroit de la personne qu’il espionne. Dans certains cas comme la visualisation de la pornographie, il peut s’agir d’une source d’excitation. En effet, le voyeurisme est pour certains un moyen pour activer et/ou soulager leur libido. D’autres pratiquent le voyeurisme pour fantasmer sur des pratiques sexuelles tendancieuses, que leurs partenaires désapprouvaient. Ils ne peuvent de ce fait que s’exciter en observant d’autres les pratiquer et s’imaginant à leur place.

Le caractère fantasmatique du voyeurisme prend fin à partir du moment où le plaisir du voyeuriste découle du simple fait de contempler l’intimité d’autrui. Il se transforme en perversion lorsque le voyeur n’est point attiré par la personne qu’il épie. Il se délecte juste de ce qui arrive à cette dernière. Dès lors, le voyeurisme devient l’exact opposé de l’exhibitionnisme.

Voyeurisme et exhibitionnisme : deux pulsions complémentaires

Alors que toute la satisfaction du voyeuriste réside dans le fait d’observer en secret, celui de l’exhibitionniste est d’être vu. La psychanalyse définit l’exhibitionniste comme « l’envers du voyeuriste ». En effet, les deux pulsions se complètent et relèvent du même mécanisme : « l’érotisation du voir/être vu ».

La loi

En France, le curieux, au moyen d’un procédé quelconque, est strictement défendu par la loi. Elle interdit de porter volontairement atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui. Conformément aux dispositions du Code pénal, il est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000€ d’amende.